Ses origines ne sont pas bien connues, la légende veut que sa première apparition remonte à 1549 lors des festivités somptueuses données en l’honneur de Charles Quint et de son fils Philippe II d’Espagne à l’occasion de leur visite au palais de Marie de Hongrie à Binche. Peu avant cette époque, l’espagnol François Pizarre avait découvert le Pérou et ses Incas.Pour colorer et donner une touche imprévue à cette fête de 1549, les courtisans de Marie de Hongrie décidèrent de se travestir en Incas, affublés de costumes bariolés et de chapeaux garnis de hautes plumes.
Pour commémorer chaque année cette fête, les Binchois organisèrent un carnaval où les habitants se travestirent en sauvages du Pérou et s’habillèrent en «Gille» dont l’appellation provient d’un prénom très répandu en Espagne à cette époque, mais s’écrivait «Gil».
L’autre facette a un caractère plus païen car le «Gille» ressemble à beaucoup de personnages carnavalesques de nombreux pays d’Europe qui dansent, des sabots aux pieds pour marteler le sol, un balai à la main et des sonnailles (souvent empruntées aux colliers des chevaux) à la taille.Ce rite servait à chasser l’hiver, à balayer (balais-ramon) les mauvais esprits et les maladies et leur faire peur en faisant énormément de bruit (apertintaille-grelot) pour ne pas qu’ils reviennent perturber la quiétude, la santé et les récoltes.